CRITIQUE// Troubles dans la représentation, au Théâtre de Belleville

L’AVIS DE LA REDACTION

Troubles dans la représentation était pourtant un spectacle plein de promesses. Voici l’idée : des acteurs sont extraits d’un film des années 20 par des laborantins dans le but d’une expérimentation sur le féminin et le masculin. Pour ce faire, ils les obligent à interpréter une série de textes d’auteurs divers et variés (Godard, Rousseau, Annie Ernaux,…), tous liés au sujet étudié.

Malgré un dispositif intéressant – les scientifiques s’adressent aux comédiens depuis un écran qui plonge le spectateur au coeur de l’expérience – les courtes soixante minutes qui composent cette pièce nous laissent perplexes. Beaucoup de thèmes sont passés en revue (le machisme, la maternité, l’égalité des sexes…) mais aucun n’est exploité pleinement, réduisant les dialogues à un bricolage fade et innabouti…

La mise en scène est quant à elle à peine esquissée, donnant l’impression que les comédiens sont livrés à eux-mêmes, comme désemparés, noyés dans un fouillis de mots agencés grossièrement et sans aucun talent. A l’image de ces objets posés là sans logique ni signification particulière (un téléphone années 70, une vitre en plexiglas, un micro, une chaise en bois…).

Si la prestation des deux comédiens présents sur scène est tout à fait honorable, que dire en revanche de la piètre qualité des vidéos diffusées ? Mauvais jeu d’acteur, décor raté, gimmicks superflus…

On peine à savoir précisément où veut en venir le metteur en scène, Aline César, tant elle enfonce des portes ouvertes à coup de répliques caricaturales et sans jamais parvenir à donner ni profondeur ni cohérence à ses idées, pourtant louables.

T.L / B.P