Les Frangines en quatre mots ? Une histoire de cœur. Nous allons vous la raconter…
C’est un coup de foudre pour la cuisine corse qui a poussé Christelle, la patronne aussi aimable que jolie, à ouvrir son établissement il y a bientôt deux ans. Au menu, les spécialités de l’île défilent : planche de charcuterie (variée et généreuse, idéale à partager pour entretenir la convivialité), piadina maison, œuf cocotte au figatelle, cannelloni au bruccio et à la menthe… Charcuteries, fromages et vins sont également inscrits dans le sillon sentimental de Christelle : pour se procurer les produits régionaux, la gérante rend régulièrement visite à « un vieux marchand de Bastia tout à fait adorable » avec qui elle a noué une confiance pleine de tendresse.
En bouche, les plats à la présentation soignée font mouche. Les matières premières de qualité sont travaillées juste comme il faut : sans chichis ni dénaturation du goût, mais selon des préparations et des mariages bien sentis. On craque pour ces croquettes fondantes à base de blette, pomme-de-terre et bruccio dont Christelle nous met au défi de savoir prononcer sans erreur le nom : les fameuses storzapretti. Dans un équilibre maîtrisé, chaque saveur se dévoile sans que l’une vienne à écraser les autres. Pour prolonger le repas, Christelle recommande volontiers de tester les calamars à la mode corse. Et pour cause : une jolie surprise nous attend avec l’alliance réussie de l’encornet, de la tomate veloutée, du citron au pep’s agréable et des herbes du maquis. Un petit vent d’été qui nous transporte sur des terrasses lointaines… Le risotto à l’aubergine qui lui tient compagnie, crémeux et délicieusement relevé par des langues de parmesan, contribue à faire de ce plat une belle trouvaille, gourmande et légère à la fois. Les amateurs de desserts se délecteront enfin de l’excellentissime mousse au bruccio garnie d’un petit crumble de châtaignes et chocolat blanc, de caramel et de clémentines rôties dont le seul parfum envoûte avant le premier coup de cuillère. Croquante et aérienne, onctueuse avec une pointe d’acidité, douce sans être trop sucrée : la recette est une vraie merveille. Pour accompagner le repas de l’entrée au dessert, un choix intéressant de vins corses vous sera proposé. On aime l’Orenga de Gaffori, qui décline l’éventail de ses notes délicates dans des versions blanche, rosée et rouge. Sa douceur n’empiète jamais sur l’équilibre des plats et valide l’efficacité des suggestions de notre hôte.
L’histoire de cœur, c’est aussi celle qui relie Christelle à chaque personne qu’elle côtoie. Si la « frangine » qui a donné son nom au restaurant s’est aujourd’hui expatriée sur les terres corses, l’atmosphère du lieu n’a en rien perdu de la chaleur familiale, de cette parcelle d’humanité propice à ensoleiller les cœurs. Radieuse, Christelle entretient une jovialité naturelle qu’elle communique irrésistiblement au tout venant. En parfaite entente avec elle, le reste de l’équipe prodigue ses conseils avec une indéboulonnable bonne humeur qui complète à la perfection l’atmosphère cosy du lieu. Quant aux murs des Frangines, ils sont décorés par des tableaux d’artistes locaux. Car Christelle met aussi un point d’honneur à faire émerger les talents environnants…
Un rayon de soleil dans l’assiette et dans la salle : voilà qui pourrait résumer l’esprit des Frangines. Un bon repas, une belle rencontre humaine. N’est-ce pas, au fond, l’un des plaisirs les plus précieux pour les bons vivants ?
Les Frangines, 1 Place Jeanne d’Arc, 57000 Metz.