A deux pas du Jardin du Luxembourg, La Ferrandaise ravit ses clients avec une cuisine auvergnate bistronomique. Viande, fromage et vins du terroir mais aussi légumes bio y rivalisent de qualité pour le plus grand bonheur des papilles… On vous en dit plus.
Les entrées se révèlent non seulement graphiques – à l’image des Saint Jacques « plantxées », égayées par un pimpant caviar de betteraves et un élégant carpaccio de radis noir – mais également pleines de saveurs. Coup de foudre pour les escargots du Puy-de-Dôme, cuisinés en persillade avec des lentilles blondes et une légère sauce crémée au bleu d’Auvergne. A des années lumières des poêlons d’escargots grassouillets, la recette étonne par la finesse de ses goûts et réussit le pari antinomique de réunir onctuosité et légèreté dans un même coup de fourchette. Une révélation qui vaut le détour.
Le passage obligé pour tout ferrandais qui se respecte, c’est évidemment la viande bovine. De belles réussites reviennent régulièrement dans les assiettes, comme le traditionnel pot-au-feu de bœuf ou la pièce de veau – parfumée et d’une tendreté renversante – qu’une gourmande purée de patates douces et une savoureuse poêlée de crosnes compléteront à l’occasion dans un mariage heureux. La Ferrandaise, c’est aussi LA meilleure blanquette de Paris. Servie avec une sauce goûteuse et parfaitement équilibrée, elle offre surtout au palais un veau de lait fondant à souhait. Créer de l’émotion et de la surprise avec un plat aussi connu, voilà un tour de force qui mérite d’être cité. On apprécie également la générosité des portions : quelque soit la viande choisie, la qualité n’intervient pas au détriment de la quantité. Autre atout de l’établissement : proposer une carte qui vise juste avec quelques plats suffisamment variés. Synonyme de fraîcheur et de créativité, elle change régulièrement et ne néglige pas non plus les volailles, le cochon et les produits de la mer.
Pour agrémenter le repas, Franck distille sans modération ses conseils sur ce qu’il faut boire avec modération. Fin connaisseur de la belle carte des boissons et de la cave souterraine de l’établissement, c’est avec un enthousiasme appréciable qu’il nous guide à travers la sélection de vins – effectuée auprès de propriétaires vinifiant à l’ancienne et selon une approche bio.
En bon défenseur du terroir français, le restaurant ne rate pas non plus le coche côté fromages… évidemment issus du Puy-de-Dôme. Les invariables Saint Nectaire, Fourme de Rochefort, Bleu de Laqueuille et Fourme d’Ambert font honneur à notre patrimoine fermier et tiennent leurs promesses en bouche. Si vous aimez terminer le repas sur une note sucrée, la chance ne s’arrête pas pour vous : loin des désuètes profiteroles ou des tartes tristounettes imposées dans bien trop de restaurants, de vraies créations vous sont ici proposées, tellement appétissantes que vous peinerez sans doute à n’en choisir qu’une… Mention spéciale pour l’exquise harmonie d’une mousse cacahuète – ni trop grasse, ni trop lourde – et d’une craquante dacquoise choco/coco, ou encore pour la clémentine version tatin moelleuse qui joue brillamment de l’équilibre entre l’acide et le sucré.
De beaux produits régionaux, de la fraîcheur et de la générosité : c’est tout ce que l’on attend d’un restaurant qui associe à la chaleur d’une brasserie la finesse d’exécution d’un établissement gastronomique. La Ferrandaise est une adresse de la capitale à retenir, qu’on se le dise.
La Ferrandaise, 8 Rue de Vaugirard, 75006 Paris.