Stupeur et tremblements chez les médecins. Si la généralisation du Tiers payant a de quoi satisfaire les patients, elle n’entraîne pas le même enthousiasme auprès de ceux qui les soignent. Petit point sur la situation.
A l’heure actuelle, le patient avance le prix de la consultation auprès de son médecin avant d’être remboursé par la Sécurité sociale et sa complémentaire santé. Avec la généralisation du Tiers payant, le patient n’aura plus rien à avancer : la consultation sera directement payée au médecin par l’assurance maladie et la complémentaire. Annoncée en octobre dernier par la ministre de la Santé Marisol Touraine, cette mesure a suscité une levée de boucliers au sein de la profession. Deux griefs sont principalement exprimés. D’une part, les médecins craignent une inflation des consultations : puisqu’aucun mode de paiement n’est à prévoir par le patient, la consultation d’un médecin pourrait désormais apparaître comme un service libre et gratuit. Un simple bobo ? Hop, on appelle le médecin, les organismes de santé se chargeront du reste, dénoncent certaines voix. D’autre part, une complication du système de rémunération des médecins est pointée du doigt. Car au lieu de recevoir le montant de la consultation directement des mains du patient, ils se soumettront aux délais et aux procédures relatives à l’assurance maladie et à la complémentaire.
Il convient toutefois de rappeler que le Tiers payant s’applique déjà à certains cas (pour les femmes enceintes, les affections de longue durée, les bénéficiaires de la CMU et de l’AME) et serait donc simplement élargi à l’ensemble des consultations. Tiraillé entre satisfaction des patients et mécontentement des professionnels, le chantier prévu par Marisol Touraine n’a en tout cas pas fini de faire débat. Une loi devrait être proposée au Parlement cette année : l’affaire reste à suive.
L’autre versant esquissé par la ministre concerne les mutuelles. La prochaine loi de financement de la Sécurité sociale devrait en effet inclure un renforcement des critères des contrats des complémentaires afin de réduire les inégalités en matière d’accès aux soins. Critiquant l’alourdissement de la taxe sur les assurances qui a selon lui « renchéri le coût de la complémentaire santé pour tous les Français, et en a rendu l’accès plus difficile », le président de la République François Hollande a promis une modulation « beaucoup plus forte » de cette taxe, histoire de rendre les contrats plus attractifs. L’échéance est encore lointaine, puisqu’elle est fixée à la fin du mandat, soit en 2017. Soucieux de vous garantir des conseils clairs et efficaces, Vivons Facile ! vous recommande, en attendant, de jauger les différentes formules qui s’offrent à vous à travers un comparateur avec des informations sur le tiers payant à la fois simples et utiles : comparatif-mutuelle-santé.eu