HUMEUR// Céline Dion, l’overdose



Depuis la sortie de son dernier album Sans attendre, c’est la folie. Madame Dion est ici, là-bas, partout. Il y a d’abord les incontournables : le JT de 20 heures sur TF1, « Sept à Huit », « Vivement dimanche », « Chabada ». Autres  balises dans ce marathon incroyable, « Absolument Stars », « Accès Privé » et « C à vous » sont venues renforcer l’omniprésence télévisuelle de Céline. Enfin, on ne peut échapper aux émissions spécialement créées pour la star, miam : « We love Céline », « Absolument  Céline », « Céline Dion, le grand show », « Céline Dion, le grand show vu des coulisses »… ou encore « Simplement pour un soir » – certains ont manifestement le sens de l’humour. Cachons notre joie, d’autres sont à venir après les fêtes. De coup de pub en coup de pub, c’est effectivement sans attendre qu’on nous impose un matraquage dionesque.

Comble de l’ironie, France 3 a été jusqu’à intituler son émission « Céline Dion dans l’intimité », talonnée non sans originalité par NRJ12 avec « Céline Dion, en toute intimité ». Ce terme semble pourtant bien absent au vocabulaire de la chanteuse, qui a déjà suffisamment alimenté la presse people et les émissions racoleuses au gré de ses confidences (ses deux mariages, Las Vegas, la maladie de René, la naissance de ses enfants… bis repetita placent). Tout, tout, tout, vous saurez tout sur la Céline.

Que les âmes sensibles qui pensaient avoir touché le fond avec les interviews s’abstiennent… car rien ne relève le niveau du côté des performances musicales. Lorsqu’elles ne sont pas préenregistrées (eh oui, à force d’être partout, la pauvre Céline n’a pas le temps de travailler en continu, comprenez-la), elles prennent la forme de reprises fadasses et de duos hypocrites par la crème de la crème. Hallyday, Sardou, Bruel, Shym, Tal, Giabiconi et bien d’autres encore sont ainsi venus épauler Céline dans sa discrète quête de notoriété, de toute évidence poussés par le même besoin.

Cette multiplication à n’en plus finir de Céline Dion sur les plateaux télé démontre une fois de plus la tendance générale des chaînes à plébisciter continuellement les mêmes artistes, les mêmes têtes de gondole au détriment de ceux qui gagneraient davantage à bénéficier d’une telle reconnaissance. « Mais comment font ces autres à qui tout réussit ? », se demande Céline depuis 1998… A qui l’dites-vous ?

T.L.

 

2 Replies to “HUMEUR// Céline Dion, l’overdose”

  1. Elle est comme son importateur en France : insubmersible!
    Faites l’expérience suivante : prenez une Céline Dion, posez la sur le Titanic, appuyez sur « sing », puis attendez environ deux heures : l’un coule, l’autre pas.

  2. Article très intéressant qui pointe du doigt le cynisme du star-système et les dérives de sa médiatisation. C’est bien en effet de se poser des questions sur l’iniquité de ce système qui se focalise sur quelques élus, bien souvent formatés dès la sortie de leur coquille, et en assure, sans états d’âme,les promos toutes plus racoleuses les unes que les autres.
    Surtout quand on sait aujourd’hui, à l’heure du téléchargement sauvage, la désespérante difficulté à exister de bon nombre d’artistes débutants.
    Pour UNE carrière réussie, pour une chanteuse poussée au firmament, tant par la bonne grâce du grand public que par les bons soins de producteurs aux dents longues, combien de vrais talents qui peinent à émerger!
    Et, puisque c’est de Céline Dion qu’il s’agit ici, – au-delà de la grande soupe médiatique, libre à chacun de l’apprécier – c’est d’abord cette question qui me taraude :
    Mais où sont donc passés la folie réjouissante d’une Diane Dufresne ou d’un Charlebois, l’envergure d’un Gilles Vigneault, la poésie et l’engagement d’un Félix Leclerc, le charme de Beaudommage ? (et j’en oublie)
    Cette créativité là, elle existe encore, c’est sûr, mais elle reste malheureusement en latence, à l’état larvé, faute d’un bon coup de projecteur.
    Las, comme on peut le voir, tous les projecteurs sont en ce moment braqués sur une même personne. Surtout ne pas faire d’ombre à la star proclamée!

Comments are closed.