Bien loin des films d’Hitchcock dont elles sont pourtant inspirées, ces 39 marches là ont plutôt des airs de grande farce burlesque, à mi-chemin entre Fluide Glacial et Shirley & Dino. Ca crie, ça court, ça pétarade dans tous les sens, bref, un spectacle total où les objets sont détournés avec malice et les situations tricotées et détricotées à un rythme effréné. Mais sous ses airs de grand bazar un peu foutraque, la mise en scène d’Eric Metayer frôle le génie et rien n’est jamais laissé au hasard : fumée, projections vidéo, ombres chinoises, déguisements… Toutes les ruses du théâtre sont ici mises à profit pour le meilleur et nous font oublier quelques gags un peu appuyés.
La réussite de cette pièce tient beaucoup aussi à la distribution, parfaite. Incarnant à eux seuls plus de cent cinquante personnages, les quatre comédiens – tous excellents – s’en donnent à coeur joie et font de spectacle plus qu’une performance : un bien joli moment de théâtre, fantaisiste et enlevé, dont on sort le sourire au lèvres et des images plein la tête.
Benjamin Pechmezac
Actuellement au Théâtre des Béliers Parisiens | 14bis rue Sainte-Isaure 75 018 Paris | 01 42 62 35 00 | http://www.theatredesbeliersparisiens.com