Naviguant d’un classicisme « à la française » à une expérimentation formelle plus surprenante, des hautes institutions culturelles à la publicité, l’édition et la presse, Laure Albin Guillot a su ingénieusement tirer profit de l’esthétique et du rôle de la photographie. Selon une organisation thématique soigneusement élaborée, le musée du Jeu de Paume explore ainsi l’inventivité, l’intelligence et la virtuosité qui caractérisent son travail : œuvre sensible d’abord, où la maîtrise technique va de pair avec un attachement aux détails, à la révélation d’un visage, du quotidien ou de la majesté des paysages; sensuelle aussi, puisque le morcellement du corps, d’une rigueur implacable, fait émerger une harmonie de courbes délicieuses, de pleins et de déliés charnels. Une œuvre en phase avec son temps enfin, peuplée d’images fascinantes issues de la micrographie (accouplement magique du microscope et de la photo) et de clichés publicitaires d’une efficacité redoutable.
Sans zèle inutile, l’exposition du Jeu de Paume rend un hommage éclairant au talent incontournable de Laure Albin Guillot. A la faveur d’un parcours, on s’accroche à des figures, on s’émerveille des couleurs explosives de la nature, on plonge dans la volupté des ombres corporelles. On suspend le temps.
Timothée Leroy
Une très belle exposition, c’est vrai. J’ai particulièrement apprécié son beau travail sur le nu, sa vision artistique des corps que le noir, le blanc, le grisé mettent bien en valeur et les arrêts sur paysages qu’elle nous offre.
Bravo pour votre nouvelle mise en page, c’est clair et très pratique!