Bien sûr, les grands attendus sont au rendez-vous : Amour, De rouille et d’os, Dans la maison, Adieux à la reine… et celui dont tout le monde parle : Camille redouble, porté aux nues avec ses 13 nominations. Les Césars jouent aux Césars, saluant les succès en salle et les gros films déjà survendus par les médias. Le gentil voyage pubère de Lvovsky devient la pointe du cinéma français et l’indéboulonnable Huppert est en lice pour le meilleur second rôle féminin (tirant profit de quelques larmes versées entre deux répliques si blanches dont elle seule a le secret). Amour est naturellement nominé, sans soulever de questions sur les limites d’un certain cinéma (trop) facilement provocateur. Aiguilles dans la botte de foin et de strass, seuls quelques films auréolés d’estime (9 nominations pour Holy Motors, de Leos Carax) constituent un contrepoint légitime à la présence plus contestable d’autres rivaux. Car si le succès populaire d’un film ne signifie pas qu’il est dénué de qualités cinématographiques, on pourrait quand même s’étonner des nominations du Prénom, de Mince alors ! ou des Saveurs du palais au rang des grands crus de 2012…
Cerise sur le gâteau et ultime effort laborieux pour véhiculer une image décontract’ de l’événement, Jamel Debouzze a été retenu pour présider la soirée. De A à Z, la cérémonie se plait à jouer les vitrines convenues pour les personnalités et les films en vogue. Heureusement que quelques belles promesses (notamment Matthais Schoenaerts comme meilleur espoir ou les nominations des meilleurs documentaires) ont de quoi raviver un tant soit peu notre confiance en les décisions du jury.
Timothée Leroy