Le journaliste-écrivain François Cavanna, le gouaillant, l’enragé, le tendre, vient de tirer sa révérence ce mercredi 29 janvier à l’hôpital de Créteil.
Co-fondateur du journal satirique Hara-Kiri (puis de Charlie-Hebdo) avec Georges Bernier – alias le Professeur Choron – ce chantre de la provocation et de l’humour vache, souvent graveleux, toujours en révolte conte la bêtise, l’hypocrisie et autres joyeux travers de la société, était aussi un écrivain de grand talent.
A la fois gaillarde et lyrique, sa prose confère à ses récits autobiographiques (Les ritals, Les russkoffs, Maria) cette tonalité si particulière, un piquant et un humour reconnaissables et une attachante sensibilité. Lune de Miel, son dernier ouvrage qui mélange anecdotes, réminiscences et témoigne de sa rage à l’encontre de Miss Parkinson, est bouleversant de tendresse. La preuve que bien souvent, la grande gueule dissimule l’homme vulnérable.
François, la truculence de tes chroniques bêtes et méchantes et tes romans de fin érudit nous manquent déjà.
Maryse Decool
Choron, Cavanna, Cabu, Wolinski, Gébé, Reiser, ils sont mantenant assis sur les nuages, les potes d’Hara-Kiri, à se fendre la poire en regardant tous ces hommages, eux qui avaient horreur de ça…