A l’heure où le monde de l’édition – comme celui de la musique – n’en finit plus de se métamorphoser, nous assistons à une véritable redistribution des cartes qui remet en cause les mécanismes de diffusion auxquels nous étions habitués. Parmi ces évolutions, l’auto-édition, mise en avant lors du récent Salon du livre de Paris. Que faut-il en penser ? Voici notre avis sur la question.
Depuis quelques années, la mutation des supports de lecture s’est accélérée et le numérique gagne chaque jour un peu plus de terrain. Mais ce n’est pas le seul changement notable. De même qu’il est aujourd’hui possible d’accéder plus facilement à l’enregistrement de sa musique via des logiciels simples d’utilisation et parfois gratuits (à l’instar de Garageband sur Mac), un auteur amateur peut désormais éditer un livre sans avoir recours à l’une de ces grandes maisons d’édition dont les portes ne s’ouvrent que très rarement. Ce service est par exemple proposé par le très sérieux site Copy Media, qui met à la disposition des auteurs en herbe une interface claire et dynamique pour un tarif attractif. Accompagnés en ligne par une équipe de professionnels, les scribouilleurs connectés peuvent ainsi sans difficulté choisir parmi un large panel le type de papier, la reliure et même les finitions de leur futur ouvrage.
Certaines mauvaises langues s’écrieront que la multiplication du nombre de sorties amplifie la cacophonie des rentrées littéraires. Pour d’autres, plus ouverts, cette démocratisation du monde du livre offre au contraire de nouvelles perspectives à tous ceux qui n’ont pas les faveurs des têtes bien pensantes qui tirent les (grosses) ficelles de l’édition. Il en résulte parfois des livres de qualité, comme le prouve notre récent coup de cœur issu du circuit auto-édité, le passionnant ouvrage de vulgarisation L’infiniment grand et l’infiniment petit, signé Michel Petit.
Vous le savez, chez Les Zébrés, nous aimons dénicher de nouveaux talents, a fortiori s’ils expérimentent de nouveaux schémas pour contourner les sentiers (re)battus et nombrilistes de l’édition classique. Alors, n’en déplaise aux pourfendeurs d’un monde du livre plus encadré, laissons la chance de noircir les pages à qui le veut ! Gageons que la question n’en a pas fini de faire couler de l’encre et, sans doute, clignoter les pixels de nos chers ordinateurs…