Avec un titre pareil, le dernier-né de Paul McCartney suggérait forcément quelques innovations au sein du répertoire de l’ex-Beatles. Pari tenu ? Pour vous donner la réponse, Les Zébrés ont écouté en avant-première New, dont la sortie est prévue le 14 octobre.
Que les oreilles les plus attachées au style de Macca se rassurent : les morceaux ne sont pas si new que ça, en tout cas pas au point de laisser croire que leur auteur s’est égaré en route… Ce 16ème opus studio ne détonne pas le moins du monde dans la discographie de Sir Paul. Dans le plus pur respect de la tradition maccartnéenne, l’album alterne morceaux pêchus et ballades romantiques, pop-rock guillerette et titres moins commerciaux. Les arrangements sont impeccables, et c’est avec un enthousiasme désormais habituel qu’on écoute les bons copains de McCartney – Brian Ray et Abraham Laboriel Jr., fidèles parmi les fidèles – endiabler la guitare électrique, multiplier les harmonies de chœurs et faire pulser batterie et percussions. Côté textes, tout est, là encore, cohérent avec le Paul que l’on connaît. Face au temps qui passe et aux mots qui, parfois, ne parviennent pas à sortir de leur cage, l’artiste cherche à voire le verre à moitié plein (« I want to show my love every day », « It’s gonna be alright, we come from lower »…).
Tout va bien, Mme la Marquise, donc. Mais quid des prises de risques promises par Paulo dans les interviews ? Elles se trouvent en fait dans les interstices, ici où là sur les ponts et les refrains. Par petites touches, le grand Sir picote notre écoute en ajoutant tantôt une bulle de synthés ouateuse, tantôt un abrupt décollage électro, tantôt une guitare qui vient dynamiter le bonbon d’une chanson… Sans faire un pied-de-nez à sa patte bien identifiable, Paul McCartney ose quelques cassures, quelques égratignures qui titillent le format classique de ses compositions. La nouveauté n’est pas une révolution, mais une évolution. CQFD.
Timothée Leroy
Hélas ! Ca fait longtemps que j’ai décroché, avec Paul Mc Cartney, et les seuls albums auxquels je reste fidèle sont les bons vieux « Ram », Wildlife », « Venus and Mars », ceux du bon vieux temps quoi.
J’ai justement écouté une émission consacrée à son nouvel album sur Classic 21, en fait une longue interview du Sir par Marc Ysaye. MC explique qu’au début d’une nouvelle chanson, il prend toujours le temps d’écouter ce qui serait susceptible d’avoir déjà été créé de ressemblant.
Ouaip…mais est-ce qu’il pense à réécouter son propre répertoire?
Bravo pour votre article qui se garde bien d’être « à charge » mais franchement, si je dois aller chercher la nouveauté dans les interstices, je n’ai pas envie de goûter au Mac Cartney nouveau, pardon Paul!
J’ai été une grande fan de Macca (euphémisme) pendant plusieurs années, et je regrette d’avouer que je n’attends plus grand-chose de ses albums solo. À 71 ans, Paul McCartney garde une forme extraordinaire et un enthousiasme réjouissant, mais si je découvrais l’artiste avec ses derniers albums, je ne pense pas que j’accrocherais.
Certaines chansons sont plutôt jolies, mais il me semble qu’on est en droit d’attendre un peu plus de McCartney que deux ou trois pistes sympa. On parle quand même de l’homme qui fut un Beatle et nous a offert des titres comme Band On The Run, Maybe I’m Amazed, Jet, Rock Show, Monkberry Moon Delight, Live and Let Die – je m’arrête ? Je sais bien qu’on peut difficilement exiger d’un être humain qu’il ponde un Hey Jude à chaque album, mais tout de même.
Qu’on se comprenne bien, j’admire toujours Paul McCartney, et dans ce nouvel opus, ce ne sont pas les « bulles de synthé » ou les « décollages électro » qui me gênent mais le fait que je ne trouve pas grand-chose derrière pour me satisfaire. Ou alors mes esgourdes se sont-elles aigries ?
Edit : je viens de découvrir le commentaire de Giddeon, je ne suis donc point seule.