Depuis quelques temps Maurice est terne, il a des vapeurs. S’inquiétant de le voir si faible, sa mère, la Comtesse, fait venir un docteur. Le diagnostique est sans appel : il lui faut… une femme, au grand dam de celle qui l’a élevé dans la pureté et la chasteté.
Etonnamment sous-estimée, cette pièce rarement jouée depuis sa création en 1906 est pourtant un petit bijou. Mariage, religion, conventions, pulsions… ça balance pas mal dans ce Feydeau-là où l’on prend un malin plaisir à voir s’entrechoquer les postures sociales. Entre humour et tendresse, la comédie de mœurs menée tambour battant parvient à brasser ces sujets grinçants avec toute la finesse et la dérision qu’ils nécessitent.
Sur les planches du Théâtre de l’Ouest Parisien, la modernité de la mise en scène de Nathalie Grauwin et la scénographie épurée – un lustre, quatre chaises, un banc – laissent toute la place à onze comédiens époustouflants de générosité. Nous étions à la première de ce bourgeon très actuel et ce fut un triomphe. Largement mérité.
B.P.