CRITIQUE// « Le garçon sort de l’ombre », au Théâtre de Poche Montparnasse

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Le garçon sort de l’ombre, c’est d’abord l’histoire d’une mère et de son fils. Elle, la cinquantaine, au chômage, en a trop vu et s’agrippe coûte que coûte à l’espoir fragile d’un brillant avenir pour son enfant, au retour de son mari parti en mer, à l’espérance d’une vie nouvelle à Paris. Lui, chétif et curieux, ne sait rien de la vie,  joue avec la frontière du risque, traîne la nuit pour approcher ceux qu’on ne voit pas le jour. Entre ombre et lumière, leurs rapports tumultueux croisent et décroisent des personnages désemparés, déjà perdus, qui ne communiquent que par des dialogues à vif : « tu voudrais que je pleure mais je ne pleure pas. Les mères n’attendent qu’une chose : voir leur fils pleurer ».

Toujours sur la brèche, les quatre comédiens dirigés par Jean-Marie Bresset revêtent des costumes d’envergure tissés par trop de solitude et de cafard. De crise en cris, Virginie Pradal (d’une grande dignité) s’empare de la folie de cette mater dolorosa dévastatrice mais attachante, rongée par la fougue de la jeunesse, les tromperies, la vie.

Avec Le garçon sort de l’ombre, Régis de Martin-Donos – un jeune auteur à suivre de très près – livre une oeuvre de chair et d’os qui vous laissera l’empreinte d’un coup de poing dans la gueule.

BP / TL