Pour accompagner la sortie de son Almanach 2016 riche en bonnes idées, nous avons rencontré le truculent Jean-Pierre Coffe. Il a répondu à nos questions avec le sourire, et sans langue de bois.
Quelle a été votre première émotion culinaire ?
Une langoustine à Barbizon, j’avais douze ans.
Vous avez fréquemment utilisé la langoustine par la suite ?
Non, parce que c’est un mets relativement coûteux. Sauf quand il est acheté à la bonne saison, auquel cas on peut le consommer sans modération. Mais je ne l’utilise pas beaucoup dans mes livres de recettes puisqu’ils sont plutôt destinés à des gens qui ont peu de moyens.
Proposer des recettes économiques, c’est une façon pour vous de lutter contre la crise ?
Ca n’a rien à voir avec ça. Tant mieux si ça sert aux gens qui souffrent de la crise mais ce n’est pas mon but principal.
Malgré tout, c’est important pour vous de rendre la cuisine accessible…
Oui, c’est fondamental. Il n’y a pas de fatalité à ce que les gens bouffent de la merde quand même ! C’est normal que les plus modestes aient accès à la qualité. Ce n’est pas réservé exclusivement à ceux qui ont de l’argent.
S’il ne devait rester qu’une seule de ces recettes accessibles, laquelle retiendriez-vous ?
Je mangerais deux œufs coques frais avec une tartine de pain et du beurre salé. Voilà le mets le plus simple. Sur le plan vitaminique, ça représente 120 grammes de viande, ce qui me paraît très bien. Vous avez mangé, vous êtes nourri et tout va bien, la vie est belle !
De quel aliment ne pourriez-vous pas vous passer ?
L’œuf ! C’est quand même ce qu’il y a de meilleur marché, c’est l’aliment le plus vitaminé et le plus facile à cuisiner. Et il permet une telle variété de production que ce serait vraiment stupide de s’en priver. Une omelette, un œuf coque, un œuf brouillé… Vous pouvez tout mettre avec un œuf : de la tomate, du saucisson, du chorizo, du caviar… ce que vous voulez ! C’est ça qui est formidable dans l’œuf. Vous pouvez faire des entrées, des desserts, des plats de résistance. C’est le produit qui est le plus facile à gérer et à ingérer (sourire).
Nous sortons d’une période de réveillons : parlez-nous un peu de votre menu de fête idéal…
Pour moi, personnellement : 250 grammes de caviar, une baguette de pain frais bien croustillante et… un verre de bière.
Une nouvelle saison de Top chef vient de commencer. Quel regard vous portez sur la multiplication des concours de cuisine à la télé ?
Je n’ai pas d’opinion. Je pense qu’il faut qu’il y ait un minimum de pédagogie en cuisine, de connaissance des produits pour avoir le plaisir de cuisiner et je ne me retrouve pas dans ces émissions là, voilà.
On vous a déjà proposé de faire partie d’un jury ?
Une fois… mais j’ai dit non. Ca ne m’intéresse pas.
Pour terminer, le mot de la fin ! Si vous deviez utiliser un seul terme pour évoquer la cuisine…
Plaisir !
L’almanach de Jean-Pierre Coffe, Edition 2016, Flammarion.